Les premières langues des signes font leur apparition dans l’Antiquité lorsque la taille des villes devient assez importante pour que des sourds se rencontrent et développent une langue des signes. Une fois des écoles pour sourds fondées, les langues des signes se développent.
En Belgique francophone, la première école pour sourds est fondée et 1793 à Tournai mais doit vite fermer suite à la Révolution française. Une deuxième école pour sourds est fondée à Liège en 1819 par Jean-Baptiste Pouplin. Au même moment, Joseph Henrion, un sourd verviétois ayant fait ses études à l’Institut des Jeunes Sourds de Paris sous Sicard revient en Belgique et est engagé par Pouplin. Il sera le premier professeur sourd de Belgique.
D’autres écoles pour sourds ouvrent : l’école pour filles Notre-Dame-des-Sept-Douleurs à Bruxelles (1834), suivie d’une école pour garçons (1835), l’école de Bouge (1829) qui doit fermer un an après suite à des problèmes de financement mais qui rouvrira en 1836 avant de fermer définitivement dans le courant du XXe siècle. Une école ouvre à Mons en 1838, mais fermera par la suite. Une école ouvre à Namur en 1840, elle déménagera à plusieurs reprises avant de devenir une école pour handicapés. A Charleroi, une école ouvre en 1898 et fermera aussi.
Dans ces différentes écoles, l’usage de la langue signée était toléré jusqu’en 1880, date du Congrès de Milan qui a réuni différents éducateurs et enseignants pour sourds. Suite à ce congrès, l’oralisme a été favorisé au détriment de l’usage des langues des signes qui sont progressivement mises à l’écart sans être réellement interdites. Les langues des signes rentrent dans la clandestinité ce qui favorisera l’émergence de variantes régionales au sein des différentes écoles pour sourds.
Au début des années 1980, plus précisément en 1983, un décret ministériel autorisera l’usage de la LSFB dans l’enseignement. Quelques enseignants décident alors de suivre des cours de LSFB pour pouvoir se faire comprendre des élèves sourds, mais face à la diversité des usages, ils décident d’interpeller des sourds afin qu’une norme soit instaurée. Un groupe de travail, l’ORULS (Organisme de Recherche pour l’Unification de la Langue des Signes) est fondé. Sans recherche sur le terrain, l’ORULS va travailler à partir de mots français à traduire en LSFB. Des lexiques de signes sont publiés et les écoles pour sourds sont encouragées à suivre la nouvelle norme. L’unification de la langue connaîtra un succès relatif. Progressivement, des sourds commencent à se rebeller contre la nouvelle norme qui leur est imposée et l’unification de la LSFB perdra progressivement du terrain jusqu’à devenir insignifiante. Cependant, un fossé s’est creusé entre les jeunes sourds habitués aux signes unifiés et les sourds plus âgés habitués à l’utilisation de variantes régionales. La compréhension mutuelle n’est pas toujours aisée. Par chance, grâce aux nouvelles technologies comme la vidéoconférence, Internet, Facebook, etc., la LSFB a tendance à s’homogénéiser de manière naturelle.